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Le conte d’un monstre


Dans la ville de Martigues, on raconte une histoire.

C’est une histoire étrange, un peu farfelue, qui voyage de bouche en bouche, d’une oreille à l’autre.

« T’as entendu ? » « On dit que… » « Mais si, tu verras, ça pousse, ça grandit ! »

Il paraît qu'un monstre est en train de naître. Mais attention, ce n’est pas un monstre comme les autres. Non, celui-là n'est pas commun, il est… Il est.. On ne sait pas encore comment il est. Peut-être qu’il aura une tête en forme de nuage, des bras en spaghetti, ou des pieds qui dansent le tango ! On entend dire qu'il grandit lentement, pièce par pièce, comme la grande construction d’un rêve.

Au début, il n’avait qu’une grosse tête ronde, toute vide à l’intérieur. « C’est comme une bouée sans air !», disent certain·e·s. « Ou un crocodile sans dents » murmurent d’autres. « Ou un barbecue sans charbon » crie l’un·e. « Ou un chat sans moustaches » rigole l’autre.  « Ou un canard sans bec » hurle un.e troisième. « Ou un gâteau sans glaçage » chouine un enfant en se grattant le ventre ! 

Il paraît que les premiers morceaux vont bientô apparaître. D’abord les oreilles, de grande oreilles, comme celles qu’on entend dans le histoires des anciens de Bargemont, de Carr et de La Couronne. Mais ces oreilles sont différentes, on dit qu’elles sont faites de cornes, d’antennes, de trucs bizarres pour écouter... tout ! Les poissons, les oiseaux, même les vents.

Puis, des pattes énormes arriveront du quartier de Paradis Saint-Roch. « Elles sont super agiles, comme si elles savaient déjà où aller ! » dit un passant pressé. Et c ’est vrai que tout le monde affirme qu’elles n’arrêtent pas de tourner, de sauter...

Mais est-ce qu'elles peuvent vraiment courir partout, ou simplement faire de jolies révérences ? On ne sait pas, tout cela reste flou, comme un rêve dont on oublie les détails au matin. 

Ensuite, de Ferrières, une langue avec un bec et des dents vont se pointer « Ce monstre est comme un dindon qui parle ! » s'exclame la bouchère. Une langue prête à goûter tout ce qui passe dans l’air, à chatouiller le vent, à murmurer des secrets.

Un œil magique va venir du Mas de Pouane. Tu ne devineras jamais ce qu’il peut voir ! Il sera là, posé dans la tête, un œil capable de tout voir, même l’avenir.

De Boudème-Jonquières et de Canto Perdrix, des plumes, des poils, des écailles et des ailes jaillissent partout. « Mais c’est pas un monstre ça, c’est un oiseau géant ! » affirme le professeur.

Tout le monde en parle, tout le monde est épaté. On raconte qu’une queue, souple, secoue le quartier de Lavéra, ondule comme un serpent, danse dans tous les sens, prête à faire la fête. Et puis le cœur, depuis Notre-Dame des Marins, tout là haut, bat très fort, tout le temps, comme un tambour. Les gens pensent : « C’est étrange, ce cœur, on dirait qu’il bat pour nous » .

Enfin, de Saint-Julien, Saint-Pierre et Croix-Sainte, un ventre, des poumons et des intestins prennent forme. « Ça respire la fête, tout ça ! », clame-t-on dans les rues.

Ce n'est pas fini, chaque Martégal·e· ajoute encore sa touche : des masques, des costumes colorés et décorés, un morceau, un éclat, une touche d’originalité « Regarde-moi ça… Ce n’est plus un monstre, c’est une fête qui prend forme ! », songe l'éboueur au petit matin.

Chaque jour, un peu plus.

Chaque jour tou·te·s créent ensemble et font grandir ce monstre, un monstre de fête, de rires, de magie.

Le 29 mars, il sera prêt. Il viendra, entier, joyeux, et bien sûr, à l’heure ! Car ce monstre, c’est vous, c’est nous, c’est Martigues en fête ! C’est une histoire à vivre ensemble, un peu comme un Carnaval qui ne finit jamais.